Le Second Empire de Napoléon III est synonyme pour Paris de grands travaux d’urbanisme menés par le baron Haussmann. Le projet d’un nouvel opéra s’intègre dans cette vision du Paris moderne et le concours d’architectes lancé en 1860 est gagné par un jeune homme de 35 ans, Charles Garnier, qui y consacre quatorze années.
La façade est dévoilée à l’occasion de l’Exposition Universelle de Paris en 1867, mais l’Opéra n’est officiellement inauguré qu’en 1875 par le président de la Troisième République, Patrice Mac Mahon, avec un Charles Garnier qui, taxé d’accointance avec l’Empire, doit payer sa place pour pouvoir entrer.
En effet, par son éclectisme et son exubérance décorative, le monument est devenu le symbole du régime impérial : il y règne une profusion ornementale et une polychromie éclatante qui contrastent avec la sobriété des façades haussmanniennes qui l’entourent.
La légende dit d’ailleurs qu’à l’impératrice Eugénie qui s’étonnait du manque d’unité artistique de ce nouvel opéra et s’interrogeait sur son style, Charles Garnier aurait répondu « c’est du Napoléon III ».